
Chômage : qu’en est-il entre les deux tours?
Ce soir à 18h, Pôle Emploi va annoncer les chiffres du nombre d’inscrits sur les listes de l’établissement public français pour le chômage. Des chiffres très attendus en plein milieu des deux tours de la campagne présidentielle de cette année. Profitons-en pour faire le point sur les programmes des deux candidats au regard de ce fléau qui est le chômage en France.
Qu’en est-il du chômage à l’heure actuelle ?
Depuis la crise de 2008, le chômage en France est un véritable fléau. Le nombre de demandeurs d’emploi français n’avait jamais été aussi haut sur une durée aussi longue. Lors des dernières élections présidentielles, François Hollande promettait une baisse conséquente de la courbe croissante du nombre de demandeurs d’emploi, un pilier principale de sa campagne présidentielle.
Mais l’inversion de cette courbe n’a malheureusement pas été aussi conséquente et rapide que ce qui avait été promis, un aveu du Président en personne. Amorcée en 2016 seulement, la baisse du chômage en France était toutefois inédite depuis la crise de 2008 : plus de 100 000 chômeurs en moins sur les listes de Pôle Emploi, principalement des jeunes. Cette amélioration semble une conséquence directe du nombre record de création d’emploi depuis 2007, avec presque 190 000 postes crées dans le secteur marchant l’année passée.
Mais la croissance reste toujours insuffisante et la baisse du chômage laborieuse ces trois derniers mois : janvier et février ont connu une hausse du nombre de demandeurs d’emploi et mars, un recul de seulement 0.1 %.
Que proposent les deux nouveaux candidats ?
Pour la suite, tout est encore à définir, les deux candidats proposant des recettes totalement différentes face à ce fléau. Pour Emmanuel Macron, un retour au plein-emploi est possible, avec une promesse de 7% de chômage à la fin de son quinquennat, et ce grâce à des mesures libérales comme une baisse des charges pour les entreprises, ce qui mènerait directement à une hausse de l’emploi en France. Il propose aussi d’assouplir les 35 heures, un programme qui s’insère dans la continuité de la loi travail. Il prévoit également de poursuivre la formation d’un million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés, projet amorcé par le président actuel. Quant aux droits à l’assurance chômage, les salariés qui démissionnent y auraient enfin droit, alors que les demandeurs d’emploi qui refuseraient deux offres consécutives considérées comme convenables se verraient radiés.
Du côté de Marine Le Pen, on partirait plutôt sur une priorité nationale à l’emploi, avec une taxe sur l’embauche des salariés étrangers et une exclusivité des commandes publiques pour les entreprises françaises. Elle propose également de mettre fin à la loi travail et de maintenir les 35 heures, ainsi que de rétablir la monnaie nationale. Selon elle, son programme aboutirait à la création d’1,7 million d’emploi en trois ans.